Naissance d’une collection
C’est à ce moment-là que Gérard Berrut a commencé à acquérir pour l’hôtel des œuvres d’artistes qui lui étaient chers. Cette démarche a été le fruit de rencontres exceptionnelles.
La première ouvre acquise fut » La Rivière » d’André Beaudin, un des artistes de la Galerie Louise Leiris, dont il aime la poésie et la rigueur.
Puis il découvrit le travail de Raoul Ubac dont il apprécie tout particulièrement la force qui semble émerger du fond des temps. André Frénaud a si bien parlé de son oeuvre : « L’œuvre d’Ubac est généreuse. Austère. Avouant ses objets, elle est secrète. Œuvre de vérité qui nulle part ne joue ni ne provoque… ».
Jacques Rouland, galériste de la rue de La Boétie, lui a présenté l’oeuvre forte et profonde de Maria Sepiol. Cette artiste polonaise maîtrise parfaitement la gravure, la technique du pastel sec et la photographie.
L’œuvre de Zoran Music fut une révélation lors d’une exposition, en Suisse, au Musée Jenisch à Vevey. Ce musée était dirigé par Bernard Blatter, un homme d’exception, d’une immense sensibilité à la fois poète et esthète. Une rencontre importante et un partage d’artistes.
L’œuvre méditative et silencieuse de Zoran Music touche profondément Gérard Berrut. Elle est le parcours tragique d’un homme, son regard sur le camp de Dachau, sur Venise, ses paysages, et la présence de son épouse, lda Barbarigo, elle-même peintre.
Bernard Blatter a écrit : « Au travers de sa peinture il nous révèle que l’instant se nourrit de ce qui fut, que tout frémissement de vie est une fragile victoire gagnée sur un terreau de mort. »
Grâce à Bernard Blatter, il a également découvert le travail de Farhad Ostovani, son grand talent classique, sa poésie et sa sensibilité.
Il doit également à Bernard Blatter l’inestimable rencontre de Madeleine et Gérard de Palézieux dont il apprécie la qualité des êtres que celle de l’œuvre de Gérard de Palézieux.
C’est auprès de François Ditesheim, dans sa chaleureuse galerie de Neuchâtel, en Suisse, et lors de ses années de collaboration avec la Galerie Krugier, à Genève, qu’il a retrouvé des œuvres de Zoran Music, Marianne Poniatowska, Gérard de Palézieux, Rolf lseli, Miklos Bokor, André Evrard et Erik Desmazières, et créé un lien de grande amitié.
Il aime le travail classique et épuré de Pierre Edouard, ce peintre et sculpteur de talent qu’expose la Galerie Claude Bernard, rue des Beaux-arts, à Paris.
Il a été fasciné par l’œuvre de Sam Szafran, par ses compositions et sa parfaite maîtrise du pastel qui en fait un des plus grands pastellistes de notre temps. Il a fait la connaissance de Sam et de Lilette, son épouse, grâce à Léonard Gianadda. Cet homme unique, à la tète de son admirable Fondation à Martigny, en Suisse, porte l’art à des sommets, mêlant la musique aux autres formes de la création. Il a fait de cette ville du Valais un creuset incontournable connu dans le monde entier. Des moments d’amitié inestimables sont issus de ces trois rencontres.
C’est à la Galerie du Troisième CEil qu’il a découvert le travail de Claude Lagoutte. Cette galerie bordelaise, animée par Anne-Marie Marquette, une femme passionnée et enthousiaste, expose et défend l’œuvre de cet artiste rare et sensible.
À la Galerie Olivier Nouvellet, à Paris, il a été séduit par les compositions poétiques de Saint Cricq, artiste discret, membre du mouvement MADI (Matérialisme dialectique).
Parmi les dernières acquisitions figurent Vera Pagava, présentée par la Galerie Bernard Bouche à Paris et Patrick Depin, exposé à la Galerie Maeght.
D’autres artistes font partie de la collection de l’Hôtel Bedford. On peut citer Eduardo Arroyo, Stéphane Erouane Dumas, Colette Brunschwig, Bruno Rousselot, Jacques Pourcher.
Les œuvres acquises, année après année, coups de cœur animés par une passion de l’art, reflètent le cheminement de Gérard Berrut dans ce jardin de peintres et de sculpteurs, de conservateurs, de galeristes et d’autres amateurs passionnés. C’est pour lui un grand plaisir de faire partager cette passion à mes clients, à mes collaborateurs et à mes amis.
Il est important de souligner que cette démarche a été possible parce que sa famille lui a fait confiance et lui a toujours donné une totale liberté dans le choix des œuvres.
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